Quels liens entre les mauvaises nuits et notre santé mentale ?

Nous avons tous déjà connu des nuits avec un sommeil de mauvaise qualité : des nuits agitées avec des phases d’éveil prolongées et un temps d’endormissement très long. Résultat : on se sent épuisé.e, sans énergie, on ne parvient pas à se concentrer et on résiste peu au stress. Le sommeil n’a donc pas seulement un impact sur nos fonctions physiques, mais aussi sur notre état psychique.

Pourquoi le sommeil influence-t-il notre santé mentale ?

Le sommeil a un effet régénérateur et déstressant, il joue un rôle important dans la modification et l’adaptation des connexions entre les neurones dans le cerveau principalement pendant le sommeil paradoxal. Ces connexions sont triées, reconnectées et éliminées quotidiennement. De plus, c’est durant cette période que des déchets métaboliques sont évacués, que nous traitons les expériences, les émotions vécues et que nous évacuons le stress.

Un fait intéressant : alors que les personnes en bonne santé peuvent ne pas se sentir bien après une privation de sommeil, les personnes souffrant de dépression peuvent connaitre la situation exactement contraire – elles peuvent ressentir un certain bien-être après de mauvaises nuits. Les scientifiques expliquent ce phénomène par une diminution des connexions des cellules nerveuses en cas de dépression, qui est probablement ramenée temporairement à un état normal par la privation de sommeil1.

Quels sont les effets concrets du manque de sommeil ?

Des nuits moroses ou des périodes ponctuelles de sommeil de mauvaise qualité sont tout à fait normales et n’ont pas d’effet négatif immédiat sur notre santé. Toutefois, des troubles du sommeil graves et durables peuvent représenter un risque pour notre santé mentale. Une personne qui s’endort mal au moins trois fois par semaine sur une période de trois mois, qui fait des nuits incomplètes ou qui ne dort pas assez longtemps pourrait probablement souffrir d’insomnie – l’un des diagnostics les plus fréquents concernant les troubles du sommeil2.

L’insomnie peut entraîner des troubles anxieux, un risque de dépression, une diminution de la durée d’attention, des problèmes de concentration et de mémoire, une plus grande irritabilité et, en cas de manque de sommeil important, des troubles de la perception. Les performances du cerveau sont fortement réduites, comme en cas de forte consommation d’alcool. Les troubles du sommeil chroniques et sévères peuvent être à l’origine de maladies psychiques, même cinq à dix ans plus tard. Comme les maladies psychiques entraînent souvent des troubles du sommeil, les personnes concernées se retrouvent rapidement dans un cercle vicieux.

C’est pourquoi le sommeil mérite une attention et un traitement particuliers, car il est un facteur indispensable à notre santé autant physique que mentale2.

Comment peut-on expliquer les sueurs nocturnes ?

La transpiration est absolument naturelle – l’excès de chaleur est transporté et évacué de l’intérieur vers l’extérieur du corps. Nous transpirons également pendant le sommeil. Certains facteurs font toutefois que notre corps transpire davantage. Les médecins parlent de sueurs nocturnes lorsque l’on transpire pendant une période prolongée et que le pyjama et les draps finissent mouillés. Ces crises de transpiration nocturne provoquent souvent chez les personnes concernées un épuisement.

Les causes les plus fréquentes de l’hyperhidrose nocturne, c’est-à-dire des troubles de la production de sueur, sont les changements hormonaux, les maladies infectieuses, les maladies auto-immunes, le cancer, les maladies psychologiques ou neurologiques, les médicaments ou tout simplement une chambre à coucher trop chaude ou la consommation d’alcool, de nicotine, de caféine ainsi que de nourriture fortement épicée. Les sueurs nocturnes sont également la conséquence de troubles anxieux et s’accompagnent de troubles du sommeil3,4.

Quel est le lien entre notre santé mentale et le sommeil paradoxal ?

Notre sommeil ne se déroule pas de manière linéaire – il se caractérise par différentes phases de sommeil qui se succèdent et se répètent en cycle. Pendant la phase de sommeil paradoxal, des mouvements oculaires rapides ont lieu sous les paupières fermées – c’est la phase pendant laquelle nous rêvons. En dehors de cette phase de sommeil paradoxal, il existe des phases de sommeil léger et des phases de sommeil profond. Nous passons principalement la première moitié de la nuit en sommeil profond, la seconde en sommeil paradoxal. Mais il y a encore beaucoup de recherches à mener pour percer tous les secrets du sommeil paradoxal. On suppose ainsi que les processus de traitement des émotions se déroulent principalement pendant cette phase de sommeil, qui joue à son tour un rôle important pour notre santé mentale5.

Le manque de sommeil n’est pas seulement la cause, mais aussi le symptôme de troubles psychiques préexistants telles que le stress post-traumatique, les psychoses, les dépressions et les troubles anxieux – un véritable cercle vicieux. Des facteurs de stress, une surcharge mentale ou d’autres troubles mentaux peuvent également être à l’origine de troubles du sommeil.

Il est important de travailler sur sa propre hygiène de sommeil afin de réduire et de combattre les problèmes de sommeil1.