Le traitement par appareil de Pression Positive Continue ou PPC, est le traitement le plus connu et le plus commun pour le Syndrome d’Apnées Obstructives du Sommeil (SAOS). On estime en effet que plus de 1,6 millions de patients sont traités par PPC en France1, en 2021. Pour autant, il existe encore de nombreuses idées reçues qui peuvent empêcher certaines personnes atteintes d’apnées du sommeil de commencer ou de poursuivre ce traitement. Nous allons dans cet article tenter de déconstruire ces fausses informations.
Idée reçue N°1 : Le traitement par PPC est trop bruyant
C’est faux ! Souvent derrière cette idée reçue se cache l’image d’un appareil de PPC très volumineux avec un masque qui prend tout le visage qui sont très bruyants. Il n’en est plus rien, les avancées technologiques ont bien fait progresser ces dispositifs médicaux. Le design de ces appareils a changé et les dimensions ont été réduites : les appareils de PPC tiennent facilement sur un coin de table de chevet. Pour ce qui est du bruit, il existe une norme pour les appareils de PPC, ils ne peuvent dépasser les 31 décibels (dB)2, à noter que les masques et les appareils de PPC les plus courants ont un niveau sonore de 26 dB3,4, proche d’une voix chuchotée (environ 30dB5) et bien moins fort qu’un ronflement qui peut monter jusqu’à 90-100 dB6.
Il est important de savoir que si votre masque est très bruyant c’est qu’il doit y avoir un problème avec ce dernier. Il s’agit le plus souvent d’un problème de fuites d’air, n’hésitez pas à contacter votre prestataire de santé à domicile qui saura vous aider sur ce sujet.
Idée reçue N°2 : Si mon masque ne me convient pas, je ne pourrai pas le changer
C’est faux ! Vous avez bien évidemment la possibilité et le droit de changer de masque si ce dernier ne vous convient pas.
En effet, aujourd’hui, il existe tout un éventail de modèles différents convenant aux besoins de chaque personne. Le masque peut être facial (qui couvre la bouche et le nez), nasal (qui couvre le nez) ou narinaire (munis de coussinets en appui sur les narines). Il est muni d’une connexion basse (la plus courante) ou haute qui permet notamment de dormir sur le ventre. Certains masques bénéficient d’un design ultra compact qui recouvre le visage a minima, d’autres proposent une mousse à mémoire de forme en contact avec votre peau. Il y a forcément un modèle qui conviendra à vos habitudes de sommeil et à vos besoins.
Par ailleurs, il est noté dans la loi encadrant la prise en charge de l’apnée du sommeil, que l’interface doit être renouvelée tous les 6 mois7. Ce renouvellement peut être fait pour le même modèle de masque si celui-ci vous convient ou pour un autre modèle.
Si vous avez un problème avec votre masque, vous pouvez contacter à tout moment votre prestataire de santé à domicile qui pourra vous proposer d’autres solutions qui vous permettront de continuer votre traitement confortablement.
Idée reçue N°3 : Le traitement par PPC est trop cher si j’utilise peu mon appareil
C’est aussi faux ! Lorsque votre médecin spécialiste du sommeil vous prescrit un traitement par PPC, vous devez contacter un prestataire de santé à domicile.
Son rôle est multiple : mise à disposition des dispositifs médicaux (masque, humidificateur, appareil de PPC, …), installation à domicile de votre traitement, accompagnement et suivi de votre traitement, ….
L’ensemble de ces prestations est régi par une loi sur la prise en charge du dispositif médical PPC pour traitement de l’apnée du sommeil et fait partie des prestations remboursées. Ainsi, votre traitement par PPC et les prestations associées sont remboursés en général à 60% par l’Assurance Maladie et à 40% par la mutuelle. Aujourd’hui la plupart des mutuelles acceptent cette prise en charge, nous vous recommandons néanmoins de vérifier directement ce point avec votre organisme de complémentaire santé.
Idée reçue N°4 : Avec ce traitement, je vais gêner mon conjoint
Cette peur de gêner son partenaire vient souvent du fait qu’on imagine le traitement par PPC comme un traitement lourd, encombrant et bruyant ou qu’on a déjà expérimenté des fuites d’air au niveau du masque qui envoie l’air du masque vers son conjoint. Pourtant le traitement par PPC ne doit ressembler en rien à cette description.
Comme on l’a déjà vu, le traitement par PPC n’est pas bruyant. Il n’est pas encombrant ni lourd non plus, les appareils de PPC étant de plus en plus petits et légers : aujourd’hui les appareils les plus courants pèsent environ 1kg3. Ainsi, les dispositifs prennent peu de place, vous pouvez même voyager aisément avec votre traitement.
Pour ce qui est de l’air qui peut être ressenti par votre conjoint, la plupart des masques d’aujourd’hui sont munis de dispositifs de fuite qui diminuent le bruit et diffusent en douceur l’air expiré.
Si vous connaissez un problème de fuite d’air, c’est que votre masque est peut-être mal réglé ou ne vous convient pas, dans tous les cas n’hésitez pas à contacter votre prestataire de santé à domicile qui pourra trouver une solution à vos problèmes.
Idée reçue N°5 : Avec un traitement par PPC, je n’aurai pas de libido
C’est faux et bien au contraire !
Quand on souffre d’apnées du sommeil, les multiples micro-éveils fatiguent le corps, ainsi on vit au ralenti à tous les niveaux, il est par ailleurs connu que les troubles de la libido font partie des symptômes courants de cette pathologie. De l’autre côté, les potentiels ronflements qu’occasionne l’apnée du sommeil peuvent pousser à faire chambre à part. La vie du couple peut donc être mise à mal avec ce syndrome.
L’intérêt du traitement par PPC, c’est qu’il va éviter les micro-éveils, redonner de l’énergie et empêcher les ronflements. Tout est fait pour que les patients traités et observants retrouvent leur vitalité. Dans la même idée, des études montrent ainsi une amélioration de la vie sexuelle chez les patients traités par PPC8.
Pour conclure, il est important de comprendre que les dispositifs médicaux pour le traitement par PPC se sont fortement améliorés ces derniers temps. Ils sont de plus en plus discrets et légers avec de nombreux designs différents pour répondre aux besoins de chacun. Aussi, si avez la moindre difficulté avec votre traitement, n’hésitez à en parler à votre médecin spécialiste du sommeil, votre prestataire de santé à domicile, votre médecin traitant ou tout autre professionnel de santé qui vous suit, ils sauront vous apporter une réponse pour que vous puissiez poursuivre confortablement votre traitement.